Regards sur les mutations du monde de la recherche
PRES, Alliances, PIA, LABEX, IDEX, EQUIPEX, RTRA, RTRS, RTP, IHU, IRT, PPP, SATT, Pôles de Compétitivité, Instituts Carnot, Incubateurs, CEI, JEI, JEU, CIP, SNRI, LRU, AERES, ANR, CPER, PCRD(T), EUREKA, ou encore EPA, EPST, EPIC, EPCST, EPCS, GIP, GIS, Fondations, etc.
Lost in translation ?
Autant de sigles qui peuplent désormais le quotidien des chercheurs. Autant de dispositifs (Agence, labels, structure juridiques, etc.) qui s’empilent et composent l’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR). Dans le contexte actuel des assises et de la préparation d’une nouvelle loi pour la recherche, certains sont amenés à disparaître ou à être transformés – comme l’Aeres transformée en « Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur » (voir ici et ici).
Nous reviendrons sur ce renouveau législatif et les conséquences des Assises de la recherche dans les prochains mois en complétant le présent dossier de nouveaux textes et d’entretiens avec des acteurs de la recherche et des spécialistes du sujet. Comme toujours, vous pouvez également animer ces échanges par le biais de commentaires laissés sur nos articles ou par des contributions plus substantielles proposées à la rédaction pour publication.
Notre choix éditorial est clairement de chercher à rendre lisible la situation aux yeux des jeunes chercheurs par le biais de focus réalisés par des jeunes spécialistes, des acteurs et des experts du domaine. Nous avons pris le parti de ne pas traiter ici la question de l’évaluation qui mériterait un dossier complet pour être pleinement analyser dans ses modalités (bibliométrie, choix des indicateurs, etc.) comme dans ses enjeux.
Les textes présentés ici explicitent les logiques qui président aux évolutions du monde de la recherche et décrivent certains des nouveaux dispositifs qui ont changé la physionomie du monde de la recherche.
Notre premier axe utilise une perspective comparative avec la politique allemande concernant la recherche et l’enseignement supérieur. La politique de l’excellence (le programme « investissements d’avenir ») y sera présentée pour elle-même (par Jean d’Yvoire) et appréhendée à travers une perspective de genre (Ilse Costas, Celine Camus et Stephanie Michalczyk).
Le second angle d’approche vise la structuration de l’Enseignement Supérieur et la Rrecherche : quels en sont les acteurs ? Quelles sont les modalités de ce pilotage ?
La politique régionale en matière d’enseignement supérieur et de la recherche, alors même que cette compétence n’est pas obligatoire pour les régions, sera ici abordée (par Cécile Crespy), comme le rôle et le fonctionnement de l’Agence Nationale de la Recherche – agence française de financement de la recherche – et la place des chercheurs dans la programmation scientifique de l’agence (par Anne Portier-Maynard). Il s’agira également d’appréhender la notion de stratégie, et la place prépondérante qu’elle a prise dans la gouvernance de la recherche contemporaine (Maxence Gaillard).
À la marge, nous vous proposons pour ce numéro spécial un étude de cas, proposé par Adeline Barbin, concernant « le domaine des Sciences, Techniques et Société – appelé également Science and Technology Studies (STS) – est particulièrement concerné par les mutations du monde de la recherche en ce que les conditions de la production des connaissances et des innovations techniques constituent une part essentielle de son objet d’étude ». Cette perspective réflexive clôturera – temporairement – un dossier qui sera régulièrement mis à jour et augmenté.
En vous souhaitant une bonne lecture !
Je tiens ici à remercier l’ensemble des auteurs qui ont participé à ce dossier pour leur disponibilité et la qualité de leur contribution.
Ma gratitude va également à l’ensemble des personnes qui ont pu me conseiller durant la préparation de ce dossier.
Un grand merci à Thibaud Zuppinger, directeur de la publication de la présente revue, pour sa confiance, sa patience et son soutien.
Delphine Dubs