Ethique, rationalité, post-humain
Par Guillaume Gallais
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« Seul l’homme serait digne d’une considération éthique de premier plan » Cherchant à sonder l’une des justifications classiques de ce statut spécial de l’homme, comme disposant d’un degré de rationalité supérieur, ce travail de recherche tente de montrer que cette stratégie d’exclusion des non-humains hors de l’éthique paraît toutefois échouer.
En effet en l’adoptant, on aboutit à une alternative néfaste pour l’objectif initial. Il faudrait ou bien renoncer à une éthique limitée à l’humain, ou bien décentrer la morale de l’homme au profit d’êtres qui lui seraient supérieurs. C’est ce parcours, d’un argument visant à maintenir le statu quo éthique à ses conséquences paradoxales, que ce travail de recherche se propose de tracer ici.
L’analyse s’intéressera à un argument en particulier : le statut moral de l’homme est particulier, et on étudiera l’une des façons de le légitimer : « L’homme mérite une attention éthique supérieure et dispose d’un pouvoir légitime sur les animaux car il possède la raison, contrairement à eux». Cette approche sera désignée par la suite comme « argument de la rationalité ».
Cependant, l’idée n’apparaît ni subtile ni évidente. D’abord, parce qu’elle évoque un pouvoir sur les animaux dont les limites sont loin d’être explicites. Ensuite, parce qu’elle affirme une exclusivité humaine de la raison qui semble aujourd’hui contredite par les données scientifiques.
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