L’image de la ville en transformation : une question de reconnaissance
Maria Elena Buslacchi, doctorante en Sciences sociales à l’Université de Gênes et au Centre Norbert Elias de l’EHESS Marseille.
Comment un processus de plus en plus codifié de renouveau de l’image des villes peut-il avoir des effets en termes de justice symbolique – et non pas seulement distributive – pour ses habitants ? La tendance diffuse parmi les collectivités à appuyer la subsistance des territoires sur l’économie de la connaissance – et notamment sur la culture et le tourisme – découle et comporte des transformations sociales profondes. La référence à des modèles supposés gagnants contourne la procédure de choix habituel et impose l’adhérence à des trends globaux sans qu’ils soient évalués et approuvés par ceux qu’ils concernent directement. Des exemples concrets, qu’un travail de terrain ethnographique a permis de mettre au jour, aideront à comprendre les phases de ce processus de transformation top-down de l’image des villes.
Introduction
Dans le nouveau panorama de l’économie de la connaissance, les anciens centres industriels, qui fondaient leur subsistance sur l’activité des usines, ont entamé un processus de reconversion des grands établissements et de réhabilitation des friches délaissées. Les pionniers deviennent exemplaires et montrent la voie du succès : Berlin, Barcelone, Bilbao, Glasgow acquièrent rapidement, à travers les médias aussi bien qu’à travers les analyses académiques, le statut de modèle de développement urbain, en vertu de leur habileté à transformer des éléments problématiques en points focales d’une régénération fondée sur la culture. La culture joue en effet un rôle clé dans ce processus, bien que sa fonction ne soit pas toujours claire ni la même partout. La clé du succès est un investissement culturel et, si possible, touristique des espaces à requalifier. Des bâtiments « phare », ou flagship[1] sont chargés de représenter la ville dans cette transition qui, dans l’intention de marquer la différence par rapport au passé, s’appui sur des formes hypermodernes de plus en plus standardisées. Le changement des villes « en crise » en villes « en mutation » passe par la planification des nouvelles « centralités »[2] capables de transformer la façade de la ville en devenant de nouvelles icônes. À la tête des opérations, une « coalition de croissance »[3] formée par les élites urbaines essaie de développer une image d’authenticité et d’originalité[4] afin d’attirer des talents, des touristes et des capitaux.
Comme l’explique Gilles Suzanne à propos de Marseille :
« À l’orée des années 1970, la désindustrialisation massive et l’urbanisation galopante de Marseille font de la cité phocéenne une ville en pleine transition. Confrontées à une telle mutation, les élites de la ville cherchent sans plus attendre à afficher une image de Marseille qui souligne les vertus de cette transformation urbaine tout en dissimulant les craquements sociaux, économiques et urbains qui l’accompagnent. Ils se lancent dès lors dans l’invention d’une politique culturelle municipale capable de produire le mythe d’un Marseille en plein progrès[5]. »
Le succès des premiers cas, aux cours des années 80 et 90, stimule la propagation du modèle de la régénération par la culture. Une certaine confusion demeure toutefois évidente dans les discours des collectivités, qui entament bien volontiers ces chantiers sans que les indications opératives soient explicitées et thématisées.
Le projet phare
On citera ici la typologie de Graeme Evans[6] pour éclaircir les différentes formes de régénération possibles d’une ville en lien avec la culture. La première forme, dite culture-led regeneration, est celle du projet ou bâtiment phare déjà mise en œuvre par les pionniers. Ce sont par exemple l’Opera House de Sidney, l’Aquarium de Gênes, le musée Guggenheim de Bilbao… Dans cette perspective on considère que la culture devrait produire de nouvelles opportunités de travail et attirer, par la rénovation de l’image urbaine, de nouveaux flux de capitaux et de personnes. Evans inclut également dans cette catégorie de re-branding les projets culturels éphémères tels que les festivals thématiques. Une telle économie fondée sur la culture et sur le tourisme n’est évidemment soutenable que dans l’hypothèse d’une croissance démesurée de la demande des consommations culturelles et touristiques. Si cette croissance ne satisfait pas la nouvelle offre, la concurrence entre les territoires pour attirer les investissements[7] minore les retombées et met à mal l’efficacité du modèle. Ici les promoteurs du changement rivalisent d’efforts pour être en première ligne dans la compétition.
Un système diffus de partenariat public-privé, emprunté à Barcelone, soutient la création des nouvelles icônes urbaines capables d’intercepter et de véhiculer les flux touristiques et d’affaires. Dans ces dynamiques, il n’y a pas de temps ni d’espace pour des consultations populaires qui verraient le pari des nouvelles icônes opposé au soin ordinaire des quartiers et des services qui demeurent, de l’avis d’une bonne partie de la population, négligés. Rachel Rodrigues-Malta évoque ainsi :
« L’illusion [que la population a] de sa prise en compte dans l’entreprise grâce à une diffusion massive de lettres et de plaquettes d’un optimisme débordant : arrivée de grands investisseurs, création d’emplois, innovation architecturale et amélioration du cadre de vie, mémoires et identités préservées, instauration du dialogue avec les habitants du secteur en sont les thèmes principaux. Ces pratiques de marketing, visant certes à la mobilisation mais également à la prévention d’éventuels conflits, ne conduisent au final à l’instauration du dialogue qu’avec la fraction la plus intellectuellement ou économiquement avertie de la population[8]. »
La question demeure de savoir si ce « déficit démocratique »[9] pourrait être compensé, à long terme, par la production d’un capital valorisable, capable de générer par un « effet Pareto »[10], une amélioration de la qualité de vie de tous les habitants. Les retombées immédiates ne se concrétisent souvent qu’à travers la création d’emplois non qualifiés (dans la restauration, le ménage…) ou au contraire à haute qualification, qui ne touchent pas la plupart de la population. Des voies différentes d’adaptation « vertueuse » au changement sont toutefois possibles. La récente propagation, ou plutôt le retour, du phénomène de l’hospitalité « chez l’habitant » est un excellent exemple de la capacité des habitants à s’approprier un scénario qu’ils n’avaient ni envisagé ni choisi. L’hébergement des touristes dans des chambres ou des appartements a connu par le biais d’internet une forte croissance, notamment dans les villes qui se posent comme des destinations nouvelles dans des circuits globaux[11]. À Gênes, depuis l’ouverture de l’Aquarium en 1992, plus de 500 chambres « chez l’habitant »[12] sont à disposition au-delà de l’offre officielle des hôtels, auberges et B&B. S’il est vrai, en effet, que « tout projet de développement (et plus généralement tout dispositif de développement) apparaît comme un enjeu où chacun joue avec des cartes différentes et des règles différentes, on peut [également] dire que c’est un système de ressources et d’opportunités que chacun tente de s’approprier à sa manière[13]. » Cette forme d’exploitation informelle du changement de la ville s’insère dans des cadres législatifs[14] et montre une adaptation a posteriori des groupes sociaux non initialement concernés à la transformation imposée. Paradoxalement, cette adaptation n’est pas encouragée, mais plutôt sanctionnée – comme le montrent les récents cas d’amendes et d’avertissement aux hébergeurs[15].
Culture comme créativité
Un deuxième modèle de régénération liée à la culture est définit par Evans comme une cultural regeneration[16] : ici, au lieu de confier la régénération à un projet ou bâtiment emblématique, la diffusion de la culture en tant qu’enjeu de développement et d’attractivité est souhaitée et soutenue dans les quartiers à réhabiliter. Ce modèle tire sa force de la « classe créative »[17]et de la « ville créative »[18] qui, théorisées par le discours scientifique et ensuite relayées par les professionnels et les élus, voient la culture et la créativité comme un levier majeur de développement. Les notions même de « culture » et de « créativité » étant controversées, cette approche est contestée sous plusieurs aspects. D’un point de vue épistémologique, l’existence même de la classe créative est niée[19] ; d’un point de vue moral, l’injonction néolibérale résumée par le slogan be creative or die[20] est mise à mal ; d’un point de vue pragmatique, enfin, c’est l’efficacité économique qui est remise en cause[21]. Néanmoins la ville créative a joué un rôle crucial dans les stratégies politiques de développement urbain[22].
Pour revenir au cas marseillais, on peut évoquer ici un épisode qui date de vingt ans et demeure très emblématique de la contestation que le monde de l’art « local » oppose encore aujourd’hui aux opérations de mise en valeur touristique de la ville phocéenne.
Le 14 juillet 1994, un petit train touristique grimpe les raides ruelles du Panier, le vieux quartier de Marseille qui fait l’objet d’une action de cultural regeneration menée par les collectivités locales, à travers le soutien à l’ouverture d’ateliers et de petites boutiques artisanales et de souvenirs. Sous les yeux incrédules des touristes, le petit train est soudainement pris d’assaut par un groupe de jeunes brandissant des pancartes et devient la cible de leurs projectiles. Sylvia Girel dans un article de 2008 nous raconte le préambule et la suite de cette histoire : il s’agit de l’œuvre d’un artiste local, Marc Boucherot, qui dans le procès-verbal expliquera que « cette attaque est une “sculpture sociale” en réponse ‘au processus de “folklorisation” orchestré par la municipalité et perçue par les habitants du quartier comme une atteinte à leur dignité[23]. » Les mêmes arguments seront repris en 2013 par l’Off pour contester l’opération Marseille-Provence 2013, Capitale européenne de la culture[24].
Régénération sans culture ?
En parallèle, on peut observer un exemple de la troisième forme de régénération définie par Evans : la culture and regeneration. Dans ce modèle il n’y a pas d’intervention directe – en termes de culture – de la part des collectivités, qui se limitent à « régénérer » l’espace en question du point de vue architectural ou des services. Les actions « culturelles » sont en revanche menées par les acteurs locaux (habitants, associations, collectifs) dont l’activité est éventuellement mise en lumière par l’attention renouvelée sur le quartier. Les deux formes d’action sont initialement dissociées et peuvent déboucher sur une convergence aussi bien que sur un parallélisme sans interactions. Il demeure difficile de juger de l’efficacité de ce modèle qui, par ailleurs, n’est pas tant un modèle pour l’action qu’une contingence empirique reconnue a posteriori. La faiblesse de ce manque d’implication des habitants et de leurs formes de culture dans le processus de régénération est évidente. On la voit à l’œuvre dans les démonstrations publiques « anti-tourisme » qui ont récemment eu lieu à Barcelone suite à la diffusion d’usages peu appréciés par les habitants des aires environnantes de la plage de Barceloneta[25]. Le quartier, longtemps habité par des pêcheurs et des marins, était connu comme « le Manchester Catalan » avant l’opération de réaménagement qui l’avait concerné en vue des Jeux Olympiques de 1992 (un monument flagship, d’ailleurs, n’est pas loin : la plage cède la place au village olympique et au célèbre Poisson de Frank Gehry). Suite à l’augmentation des flux touristiques low cost, une nouvelle image du quartier a émergé, associée à un usage très libre et désinvolte de la plage du quartier. Face à ces faits jugés scandaleux et intolérables par une certaine partie de la population locale, la mairie de Barcelone a considéré nécessaire de s’exprimer en condamnant le tourisme low cost et en soulignant son intention de mettre en place des politiques permettant d’attirer un genre de tourisme « plus culturel ».
De quoi témoignent ces formes de protestations ?
Tout d’abord, il faut souligner qu’on n’est pas ici dans le cadre d’une dialectique dichotomique, mais plus dans une perspective caractérisée par une multiplicité de regards et de positionnements. La contestation du changement ne provient pas, comme certains discours simplistes tendent à le faire croire, des classes les plus pauvres face aux plus aisées, ni des habitants des banlieues face à ceux du centre ville. Les artistes marseillais, aussi bien que les habitants du quartier de Barceloneta, n’entrent pas dans ces catégories, qui qualifieraient la controverse comme un problème d’ordre distributif (des ressources, des espaces, des profits). Les formes de contestation sont au contraire multiples et hétérogènes ; elles n’utilisent pas nécessairement les mêmes langages ni sont pas toujours visibles. Comme les cas de Marseille et de Barcelone le montrent, l’opération de conversion de l’économie industrielle en économie de la connaissance, peut donner lieu à des micro-conflits sociaux dont l’objet est, en dernière analyse, l’idée de ville (ou de quartier) que l’on a. Les controverses qui découlent de l’imposition, par une élite, d’une nouvelle image urbaine expriment les difficultés des groupes sociaux à s’adapter à des formes symboliques de représentation ni choisies, ni souhaitées et qui causent néanmoins des effets très concrets.
Chaque image de la ville est une représentation qui influence de ce fait les dynamiques d’appartenance identitaire en choisissant quels caractères laisser émerger et quels caractères écarter. La dialectique entre les différents inputs qui contribuent à structurer les identités se voit, dans les opérations de transformation de l’image de la ville, profondément déstabilisée. Le jeu d’équilibre des forces qui l’anime est drastiquement mis en cause par les opérations de régénération qui, à moins qu’elles s’accompagnent d’une implication sérieuse des groupes concernés, risquent de les faire dramatiquement déboucher sur des conflits. Les formes de culture qui ne sont pas prises en compte dans la transformation font souvent partie des formes symboliques de reconnaissance des individus dans des groupes sociaux et ne peuvent pas être arbitrairement négligés. Comme le dit Charles Taylor, la reconnaissance « n’est pas simplement une politesse que l’on fait aux gens : c’est un besoin humain vital »[26]. Or, le vieux modèle des cultures cloisonnées dans le multiculturalisme[27], issu d’un contexte historique de migrations des populations, devient de moins en moins adapté à décrire des villes caractérisées par des habitants à l’identité hybride et polyvocale[28], fruit de l’intersection de générations multiples de migrations, de déplacements et d’unions ; aujourd’hui c’est l’existence même de ces « communautés » qui pourrait être mise en question. Il faut toutefois reconnaître que des groupes qui ne partagent pas une expérience migratoire commune se fondent en revanche sur la base du partage d’un langage artistique, culturel ou social. Si ces groupes constituent les individus, cela n’implique pas que les individus n’appartiennent qu’à l’un d’entre eux[29]. La société n’est pas un simple agrégat d’individus, elle est bien plutôt composée de groupes qui suscitent certaines formes d’identification. Les groupes qui se forment se reconnaissent dans des formes de « culture » à différents échelons de légitimité[30] qui se composent dans une hiérarchie locale. Bien que critiquée et tenue pour obsolète, la notion de légitimité garde, selon Jean-Louis Fabiani un intérêt « dans le fait qu’elle est capable de rendre compte de processus de sélection des œuvres ou des genres qui transforment les contextes sociaux de leur consommation et qui produisent de nouvelles configurations de sens [31]. » L’exigence de reconnaissance qui était à la base du modèle du multiculturalisme se retrouve aussi dans les configurations de sens qui émergent par la transformation publique de l’image de la ville. Dès lors, toutes les représentations qui émergent concourent à la constitution de l’identité. Changer l’image d’une ville n’est pas qu’une opération économique. Il s’agit au contraire d’une transformation profonde des références identitaires dont les conséquences demeurent encore peu étudiées au niveau social.
Conclusion
Dans le premier modèle de régénération urbaine, un projet ou un bâtiment « phare », emblème de la culture légitime, se fait métonymiquement symbole de l’ensemble de la ville. Son apparition est d’autant plus indiscrète qu’elle est figée dans une forme architecturale[32]. Une nouvelle icône urbaine s’impose aux individus au niveau perceptif et, pour mieux briller, souvent écrase d’autres formes, moins imposantes, de fabrique de la ville. La construction de cette image, plus compétitive et séduisante au niveau international, dévient une question de justice à partir du moment où elle impose une narration partiale de la ville ainsi que de sa culture. Dans le deuxième modèle, de création et d’installation « positive » de la culture, les formes des cultures existantes sont niées, au profit d’une forme plus standardisée. Les groupes sociaux concernés se voient ainsi délégitimés dans leurs pratiques, qui ne sont pas prises en compte ni valorisées par une action « culturelle ». Cela revient donc à négliger les « cultures » existantes. Dans le troisième modèle, l’écart entre la régénération à l’œuvre et le terrain de pratiques et d’usages existants peut produire des frictions entre les nouveaux usages envisagés par la régénération et la réalité présente.
Dans une perspective de marketing urbain et de transformation de l’image des villes par des opérations de régénération[33], l’usage croissant de la culture en tant que levier de développement ouvre donc à plusieurs champs d’étude. La culture, loin d’être saisie dans sa polymorphie, est réduite à instrument figé et défini au service du changement. Toute opération conduite sous son égide prévoit implicitement que la notion du terme soit univoquement reconnue et acceptée. Le changement se révèle alors être un processus tout à fait exclusif. Tous les acteurs locaux ne participent pas à la définition de la stratégie urbanistique, ni ne sont impliqués dans l’élaboration de la notion de culture ou de l’« idée de ville » dont l’équipement deviendra le symbole. Cette conception du développement urbain – dite néolibérale par ses critiques[34] – est publiquement légitimée par les retombées sur les populations locales dans une relation qui, jamais explicitée autrement qu’en vantant les effets commerciaux des nouveaux flux touristiques, ne repose que sur le consensus esthétique autour du bâtiment « phare » ou sur l’adhésion émotive à l’idée de l’économie de la culture[35]. Cependant, des enjeux identitaires sont au milieu de toute transformation de l’image des villes, et ce d’autant plus quand la notion de culture est censée être centrale. La relation entre identité – individuelle et de groupe, culture, image et usages de la ville fait que chaque opération de régénération urbaine est toujours bouleversante pour les habitants. L’impact des transformations ne peut pas être efficacement saisi si l’on se contente d’en observer les effets économiques. Le besoin de reconnaissance des différentes représentations se traduit dès lors en question publique et, finalement, en question de justice.
[1]. HARDING, A. et al., European Cities Towards 2000. Profiles, Policies and Prospects, Manchester, Manchester University Press, 1994.
[2]. MONTANER, J.M. « Le modèle Barcelone », La Pensée du midi, 2006: 2/18, p. 16-20
[3]. MOLOTCH H. et J. LOGAN, Urban Fortunes. The Political Economy of Space, Berkeley, University of California Press, 1987.
[4]. ZUKIN, S. Urban Culture in Search of Authenticity In : BOSCH, E. Education and Urban Life: 20 Years of Educating Cities. Barcelone. International Association of Educating Cities, 2008, p. 87-98.
[5]. SUZANNE, G. « La controverse du cosmopolitisme marseillais (enquête) », Terrains et Travaux, 2008 : 13, p. 149 – 168.
[6]. EVANS, G. « Measure for Measure: Evaluating the Evidence of Culture’s Contribution to Regeneration », Urban Studies, 2005 : 42, 5/6, p. 1-25.
[7]. LLOYD, R. Neo–Bohemia. Art and Commerce in the postindustrial city. New York, Routledge 2006.
[8]. RODRIGUES-MALTA, R. « Une vitrine métropolitaine sur les quais. Villes portuaires au sud de l’Europe ». Les Annales de la recherche urbaine, 2004 : 97, p. 93-101.
[9]. SWYNGEDOW E. et al. « Neoliberal Urbanization in Europe: Large–Scale Urban Development Projects and the New Urban Policy », Antidote, 2002: 34, 3, p. 542-577.
[10]. Nous faisons ici référence à l’idée de l’économiste italien Wilfredo Pareto (1848 – 1923) selon laquelle l’amélioration de la qualité de vie d’une personne, si elle n’est pas accompagnée par une agravation de celle des autres, constitue un gain certain pour la société dans son ensemble.
[11]. Le phénomène est difficile à mesurer précisément à cause de sa volatilité ; on peut signaler, toutefois, qu’il a enregistré une croissance continue depuis l’ouverture du site leader du secteur (www.airbnb.com) en 2007.
[12]. La source est AirBnB ; des autres portails fournissent le même service d’intermédiation, mais étant donné que les mêmes chambres sont souvent enregistrées sur plusieurs sites, l’ordre de grandeur ne change pas.
[13]. OLIVIER DE SARDAN, J.-P. Anthropologie et Développement. Essai en socio-anthropologie du développement social, Paris, Karthala, 1995.
[14]. La réservation étant faite auprès de compagnies étrangères, rien n’est dû, apparemment, à l’Etat où la chambre se trouve physiquement ; des problèmes se posent toutefois par rapport à l’obligation de transmettre à la Préfecture les données des personnes hébergés, ce qui n’est presque jamais fait, faute de possibilité de la Préfecture à vérifier le nombre et la localisation des nuitées par manque d’enregistrement des chambres dans les listes provinciales.
[15]. Voir par exemple :
FOURNIER, A. « Première condamnation pour sous-location illégale via Airbnb », Le Monde, 21/5/2014.
FOURNIER, A. « La Catalogne s’en prend à Airbnb et autres sites de location saisonnière », Le Monde, 9/7/2014.
DE STEFANIS, G. « Case vacanze, il business del mercato su Internet », La Repubblica, 20/9/2014.
[16]. Evans, op. cit.
[17]. FLORIDA, R.. The Creative Class: And How it’s Transfroming Work, Leisure, Community and Everyday Life, New York, Basic Books 2002.
[18]. LANDRY C., BIANCHINI F., The Creative City, Londres, Demos 1995.
[19]. MARKUSEN, A. « Urban development and the politics of a creative class: evidence from a study of artists ». Environment and Planning A, 2006: 38, 10, p. 1921-1940.
[20]. PECK, J. « Struggling with the creative class », International Journal of Urban and Regional Research, 2005: 29, 4, p. 740-770 et PECK, J. The cult of urban creativity. In KEIL, R. e et MAHON, R. Leviathan undone: the political economy of scale. Vancouver, UBC Press, 2009, p. 159-176.
[21]. BENHAMOU F., L’Économie de la culture, Paris, La Découverte, 2004.
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GLAESER, E. « Review of Richard Florida’s The Rise of the Creative Class », Regional Science and Urban Economics, 2005: 35, 5, p. 593-596.
[22]. VIVANT, E. « Les événements Off : de la résistance à la mise en scène de la ville créative », Géocarrefour, 2007 : 82, 3, p. 131-140. et VIVANT, E. Qu’est-ce que la ville créative ? Paris, PUF, 2009.
[23]. GIREL, S. « Acte de création ou violence avec préméditation ? Portrait et parcours d’un artiste engagé : Marc Boucherot », Sociologie de l’Art, 2008 : 1-2.
[24]. Il suffit de visiter le site du Off, www.marseille2013.com, pour en avoir une idée.
[25]. DE LAGUERIE, H. « Une manif anti-touristes à Barcelone », La Dépêche, 23/8/2014.
[26]. TAYLOR, Ch. Multiculturalism and the Politics of Recognition, Princeton University Press, 1992.
[27]. KYMLICA, Multicultural citizenship : a liberal theory of minority rights, Oxford, Oxford University Press, 1995.
[28]. BENHABIB, S. The Claims of Culture, Princeton, Princeton University Press, 2002.
[29]. YOUNG, I. M., Justice and the Politics of Difference, Princeton University Press, 1990.
[30]. BOURDIEU, P. La distinction, Éditions de Minuit, coll. « Le sens commun », 1979.
[31]. FABIANI, J.L. Après la culture légitime. Objets, publics, autorités. Paris, L’Harmattan, coll. « Sociologie des arts », 2007, p.18.
[32]. BOURDIEU, P. Effet de Lieu, in Bourdieu, P. La misère du monde, Paris, Seuil, 1993, p. 249-262.
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[34]. BEAL V. et M. ROUSSEAU, « Néo-libéraliser la ville fordiste », Métropolitiques, 4, 8.
[35]. JULIER, G. (2005) « Urban designscape in the Production of Aesthetic Consent », Urban Studies, 42 (5-6), p. 869-887.