Bergson ou la science ?
Appel à contribution – dossier Automne 2013
Remise des propositions : le 10 juin 2013
La revue lance un appel à contribution portant sur le rapport de la pensée de Bergson à la science. Depuis le début des années 90, la figure de Bergson suscite un regain d’intérêt. Ainsi nombreux sont les commentaires et autres éditions critiques qui permettent au public de redécouvrir cette grande figure de la pensée du XXe.
Parmi ce renouveau des études bergsoniennes, il est un aspect de sa pensée qui attire tout particulièrement une nouvelle génération de chercheurs ; c’est le rapport de Bergson à l’épistémologie contemporaine. On peut par exemple citer les travaux de Paul-Antoine Miquel exposés dans son Bergson ou l’imagination métaphysique[1] ou encore le tome IV des Annales bergsoniennes « Epistémologie et métaphysique » coédité par Frédéric Worms et la philosophe et médecin Anne Fagot-Largeault[2].
L’une des raisons pour lesquelles cet intérêt pour la pensée épistémologique de Bergson est récent tient probablement au fait que pendant longtemps sa philosophie a été réduite à une philosophie spiritualiste que les avancées scientifiques du XXIe devaient avoir fini d’étouffer.
Or, on constate que certains paradigmes épistémologiques actuels en biologie du développement ou en sciences cognitives par exemple laissent transparaître quelque chose de ce que fût l’intuition bergsonienne, à savoir que si la pensée ne peut donner congé au vivant sans se perdre dans l’abstraction, l’appréhension scientifique du vivant ne peut ignorer au creux de celui-ci l’importance du vécu et son caractère constitutif.
De façon plus large, dans ce dossier il ne s’agira pas d’appliquer une théorie philosophique aux recherches scientifiques les plus récentes mais de montrer en quoi certains types de raisonnements renaissent aujourd’hui en sciences cognitives, psychologie, anthropologie, biologie…qui reconnaissent la dimension irréductible du vivant et la nécessité d’une approche transdisciplinaire et pluridimensionnelle de celui-ci, venant ainsi s’inscrire en faux contre toute forme de réductionnisme.
Ce dossier entend renouveler les travaux d’épistémologie à la lumière des œuvres de Bergson dont la méthode de recoupement de lignes de faits et l’articulation singulière des différentes sciences du vivant et de l’homme nous permettent de réinterroger la manière dont nous appréhendons philosophiquement les phénomènes.
Il s’agira de mettre en avant le retour de cette prise de conscience de la nécessité d’une appréhension dynamique de la diversité du vivant, de ses faits les plus simples aux phénomènes humains les plus complexes.
Axe 1 : Biologie de l’évolution : mise en au point sur les théories de l’évolution, épigenèse et émergence en biologie du développement
Axe 2 : Plasticité cérébrale et identité : les sciences cognitives et le modèle de l’énaction, mémoire et identité, psychologie de la forme, le faux problème du « hard problem »
Axe 3 : De l’éthologie à l’anthropologie, le vivant dans son milieu : laboratoire et milieu naturel, éthologie et méthodes d’observation, la différence anthropologique, la question de la méthode en sociologie, repenser la philosophie de l’histoire
Informations pratiques
Contact : stephanie.favreau@univ-poitiers.fr
Nous invitons les auteurs à soumettre des propositions portant sur l’un ou l’autre des thèmes évoqués. Les propositions, sous forme d’un résumé compris entre 300 et 1000 mots (formats .doc, .rtf, .odt), seront anonymes, accompagnées d’un document séparé contenant le titre de l’article, le nom de l’auteur, son statut, son affiliation institutionnelle et une adresse email. Les propositions seront évaluées anonymement et rigoureusement par un comité de lecture.
Elles doivent être adressées à la rédaction : redaction@implications-philosophiques.org
CALENDRIER
Date limite de réception des propositions : 10 juin 2013
Notification de la première phase de sélection : 25 juin 2013
Soumission des articles complets : 15 septembre 2013
Acceptation définitive des articles : 15 octobre 2013
Publication : novembre 2013
Les articles définitifs ne devront pas dépasser 8 000 mots.
[1] Paris, Kimé, 2007. Voir aussi du même auteur, Qu’est-ce que la vie ?, Paris, Vrin, 2007 et Biologie du XXIe siècle : évolution des concepts fondateurs, Paris, De Boeck, 2008.
[2] Paris, Puf, 2007.