Actes : philosophie & interdisciplinarité
Hadrien SIMON, doctorant à l’Université de Rouen, organisateur de la journée d’études
INTRODUCTION – résumé des travaux
Le 5 avril 2013 s’est tenue à l’Université de Rouen la journée d’étude Philosophie et interdisciplinarité: de nouvelles perspectives? A cette occasion de jeunes chercheurs en philosophie se sont réunis afin d’apporter leurs contributions sur ce thème ; nous renvoyons le lecteur aux actes des différents intervenants, publiés tout au long de cette semaine sur Implications Philosophiques, ainsi qu’aux enregistrements filmés des interventions sur la page dédiée de l’Université de Rouen[1]. Nous proposons ici, en guise d’introduction à ce dossier, d’en fournir un premier résumé, et de nous conduire ainsi vers les enjeux que nous nous étions fixés : réfléchir à de nouvelles perspectives s’agissant des rapports entre philosophie et sciences. On rappellera simplement que ce résumé reflète seulement le point de vue de l’organisateur et non ceux des intervenants.
Si l’interdisciplinarité est aujourd’hui reconnue comme un véritable enjeu, différentes approches sont possibles pour l’aborder :
1 politique de recherche : la part importante du financement de la recherche par projet (au travers de l’A.N.R. par exemple) incite les laboratoires et donc les disciplines à travailler ensemble. Les rapprochements, fusions, partenariats entre laboratoires à ces fins sont aujourd’hui courants dans le paysage de la recherche.
2 enjeux scientifiques : aucune discipline ne prétend désormais seule à la production de connaissance valides, ce qui pose nécessairement la question des rapports entre les différents savoirs disciplinaires, leur circulation, le bien-fondé des distinctions disciplinaires, etc.
3 enjeux humains et de société : conséquence des enjeux scientifiques l’interdisciplinarité crée des situations concrètes de travail commun entre les acteurs de la recherche. Au niveau de la société de grandes questions (changement climatique, urbanisme, statut du genre, par exemple) sont régulièrement l’occasion pour des approches universitaires interdisciplinaires, parfois par l’intermédiaire des différents niveaux politiques.
Figure 2 : une intégration possible des enjeux de l’interdisciplinarité |
L’enjeu scientifique était déjà bien trop grand pour notre seule journée d’étude, bien qu’il nous ait aussi servi de support pour esquisser quelques mouvements hors de la sphère universitaire. Il était en effet important au moins de pouvoir situer nos travaux au sein d’un cadre suffisamment large pouvant leur donner une ampleur dépassant le simple évènement du jour. Une fois celui-ci mis en place en introduction de la journée, nous avons voulu interroger la contribution de la discipline philosophique à l’interdisciplinarité, afin de pouvoir réfléchir à d’éventuelles nouvelles perspectives.
La conception de cette journée a cherché à pouvoir d’abord interroger de l’intérieur la discipline philosophique dans son rapport aux sciences, puis à profiter d’expériences de philosophes déjà impliqués dans des contextes interdisciplinaires, en milieu universitaire ou social (nous renvoyons au programme[2]). Certainement était-ce une manière pour nos travaux, s’ils émanaient de la communauté philosophique, de pouvoir cependant ouvrir des accès au-dehors de celle-ci.
Résumé des travaux de la journée
Il a semblé tout d’abord relativement consensuel de rejeter la vision d’une philosophie « science royale »[3]. Comme l’affirmait Stéphane Lleres dès le 1er propos de la journée (SL2’), cette vision de la philosophie héritée de la critique kantienne (20’) et commandée par le partage entre fait empirique (science) et conditions de possibilité de ces faits (philosophie), n’a pu que déboucher sur une approche fondationnaliste nécessairement dévaluative de l’activité scientifique (11’). Or Stéphane Lleres nous faisait constater (4’) avec J-F.Lyotard dans La condition post-moderne[4] que l’essor de cette dernière au XXe siècle surtout a fait apparaître de nouvelles logiques, de nouveaux langages, impossibles à dominer depuis un seul fondement. Ce qui l’a amené à se demander comment la philosophie peut se faire interdisciplinaire, loin de s’accaparer un pré-carré inaccessible à la science, rendant impossible ou futile tout croisement. Stéphane Lleres a cherché à partir des travaux de Deleuze à tenir cette exigence en proposant de distinguer le concept (philosophie) de la fonction (science) pour permettre des liens d’interférence entre des approches gardant leur spécificité sans relever pour autant de domaines isolés.
Vincent Citot a pour sa part rappelé depuis une perspective socio-historique que la philosophie s’est emparée des questions du savoir au détriment de la religion (d’une façon plus ou moins franche selon les traditions philosophiques considérées), avant de subir elle-même ce mouvement de dépossession une fois la science expérimentale suffisamment développée. A suivre son constat, à considérer uniquement l’enjeu d’acquisition et de mise à disposition pour la société des connaissances (enjeu cognitif), alors il ne peut revenir qu’aux méthodes éprouvées des scientifiques de s’occuper de cette tâche et des problèmes qui s’y rattachent. L’interdisciplinarité, dans ce cas, ne présenterait guère d’intérêt pour les chercheurs en science, surtout si ces derniers prennent en charge eux-mêmes les questions épistémologiques. Concernant les problèmes normatifs, Vincent Citot s’est montré également dubitatif sur les possibilités d’interdisciplinarité, mais pour une autre raison : la science n’ayant pas pour fonction d’édicter des normes, les problèmes scientifiques semblent alors hétérogènes aux problèmes normatifs de la philosophie. Or s’il n’y a pas communauté de problèmes, la nature des échanges pourrait bien n’être que pluri-disciplinaire.
A partir de ce même rejet, d’autres intervenants ont fait état de positions moins décisives. Ainsi certains ont interrogé en amont les types de postures que le philosophe peut être amené à prendre dans ses rapports interdisciplinaires, fut-ce avec des disciplines pratiques. Natalie Depraz a par exemple rappelé son expérience avec des praticiens hospitaliers et les deux postures qui lui ont semblé possible d’endosser en tant que philosophe :
1 la posture traditionnelle déjà évoquée d’une philosophie en position de fondation vis-à-vis des autres sciences (ND1’), posture qu’il est difficile d’éviter[5] bien qu’elle soit majoritairement dénoncée
2 une posture plus contemporaine ou plus « post-moderne » d’une philosophie qui se considère comme une simple discipline parmi d’autres (dont la figure pourrait être R.Rorty), et qui de ce fait ne peut au mieux que suivre ces dernières selon les circonstances
Si pour Natalie Depraz on n’évite jamais entièrement de retomber dans ces deux postures, il est plus important dès lors de savoir quand assumer l’une ou l’autre. Dans l’expérience de collaboration avec des psychiatres qu’elle rapporte, cela s’est traduit par le refus d’abandonner sa casquette de philosophe (et donc ne pas entièrement succomber à la posture n°2), tout en cherchant à ne pas encourager un discours se voulant plus fondamental que les autres (sans se contenter de la posture n°1). Cette double contrainte n’a pas empêché l’émergence d’une difficulté de taille pour le philosophe : comprendre à quoi renvoient les termes et expressions des praticiens évoqués lors des réunions de « débriefing ». Quelle que soit la posture, il reste ici face à la barrière des situations vécues par les acteurs (7’, 22’, 34’)[6]. Natalie Depraz en déduit le peu d’efficacité de l’analyse purement conceptuelle, l’amenant d’ailleurs à parler de « concept endogène » pour ces termes qui prennent sens de l’intérieur de la pratique et de la situation (30’) à laquelle ils renvoient.
Au titre d’une réflexion sur les postures philosophiques en lien avec l’interdisciplinarité, on peut inclure ma propre intervention comme un effort de maintenir au maximum cette deuxième posture de refus d’une hiérarchie des savoirs. En résulte il est vrai la possibilité de se demander si la première posture n’est pas conservée à titre implicite, voire de savoir si la deuxième seule peut encore légitimement s’appeler philosophie[7]. Le travail présenté a mis en avant des outils méthodologiques (HS9’) développés à partir des concepts scientifiques déjà utilisés dans les disciplines respectives des membres du groupe de travail, d’où l’élaboration de ce que nous appelons une « Méthode des concepts » (0’, 6’). Il est certain aussi que la « barrière des situations vécues » présentée ci-dessus est ici aussi constituante d’une telle démarche. Mais une certaine affinité cependant avec la méthode maïeutique de Socrate (32’) a constitué une justification de la teneur philosophique de tels travaux, au sens où déjà elle proposait une figure du « philosophe sans savoirs », davantage capable de partir de ceux de ses interlocuteurs (et peut-être aussi de leur situation) pour les mettre à l’épreuve de l’intérieur. Le philosophe sans savoirs ne doit donc pas signifier un philosophe sans savoir-faire. S’agissant de la contribution de la philosophie à l’interdisciplinarité, une forme très amont se dessine donc comme facilitatrice, formatrice des esprits à l’interdisciplinarité (30’), dont elle peut être l’amorce sans nécessairement être le centre de référence continu.
Les interventions rappelées ont jusqu’ici beaucoup questionné la légitimation du philosophe dans des contextes qui sont devenus de plus en plus interdisciplinaires. D’autres pourtant ont présenté des situations où la philosophie se trouve déjà dans une certaine position de légitimité. Dans le cadre du Labex[8] Intelligence des Mondes Urbains (IMU), présenté par Romain Sauzet, des philosophes ont ainsi été impliqués dans la conception du projet pour faciliter les relations entre plus de 29 disciplines représentées (RS14’,16’). Le besoin au sein d’une telle structure de clarifications conceptuelles permet notamment à Romain Sauzet de travailler sur les définitions de différentes formes de relations possibles (inter-, pluri-, ou transc- disciplinarité 23’), dans ce qui peut prendre la forme, ayant pris l’interdisciplinarité comme objet d’étude, d’une philosophie de l’interdisciplinarité (0’). Reste que ce travail, longtemps propre à la compétence philosophique, est ici contraint par l’objectif concret d’IMU de mettre en œuvre ces relations disciplinaires. Ainsi, l’implication de la philosophie au sein d’IMU est en plus de cet effort de définition, de pouvoir lever certains obstacles épistémologiques au sein de ces situations de recherche et non de manière purement théorique, fut-ce même auprès des décideurs du projet[9] (29’).
Dans une approche historique cette fois, Camille Jaccard a présenté le contexte de développement du traitement clinique des troubles du langage au début du XXe siècle. Comment le psychologue T.Flournoy s’y prenait-il lorsqu’une de ses patientes (H.Smith) affirmait parler l’hindou voire le martien? Il est certain que les frontières disciplinaires n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui (CJ18’, 22’), sans compter celles qui sont parfois restées floues (dans le cas de la psychanalyse par exemple 21’). Il semble pourtant intéressant de noter, s’agissant de ces cas cliniques historiques, que l’interdisciplinarité se conçoit mais ne se pratique pas d’emblée. Elle émerge au contraire comme un besoin ponctuel (11’), à partir d’un problème qui n’apparaît pas résolvable au sein de son seul champ disciplinaire. C’est même peut-être lorsque ces problèmes ne semblent indiquer aucune piste que la philosophie se retrouve appelée presque spontanément, fondant ainsi une légitimé a posteriori. Reste qu’élaborer les approches disciplinaires théoriques pouvant s’articuler à ce terrain pratique est loin d’être aisé, et Camille Jaccard de rappeler M.Foucault selon qui la médecine pourrait constituer un modèle pour envisager de tels rapports (31’).
Cette articulation autour de la pratique, dont la teneur philosophique est cette fois donnée d’emblée, se retrouve dans les initiatives de philosophie pour enfants dont Johanna Hawken a rappelé les évolutions. Depuis leur origine américaine dans les années 1970, elles ont pris en France notamment des orientations différentes selon les disciplines qui les ont promues et l’optique qu’elles ont adoptée : interrogation de la condition humaine pour les psychanalystes (J.Lévine JH8’), éducation à la citoyenneté pour les pédagogues (S.Connac, A.Delsol, 11’), développement des capacités rationnelles pour les philosophes (M.Lipman, M.Tozzi, E.Chirouter, 13’). Johanna Hawken note que la destitution du privilège de la discipline philosophique (on aura remarqué que l’approche philosophique n’est ici qu’un des courants de la philosophie pour enfants) s’est opérée à partir du déplacement du questionnement théorique vers la formation de l’enfant (27’). D’où l’interrogation finale demandant s’il faudrait convenir de parler d’une nouvelle discipline à part entière (33’), ce qui pourrait alors confirmer la place centrale de la pratique s’agissant des mouvements interdisciplinaires, dont philosophiques.
Dans le cadre de la publication de ce dossier dans Implications Philosophiques, feront suite à cette introduction les actes des différents intervenants, chacun à une journée d’intervalle, et dans l’ordre des interventions lors de la journée d’études (cf. le programme) :
- Mardi 12 novembre, Stéphane Lleres : En quoi la philosophie peut-elle servir aux scientifiques même et surtout quand elle ne parle pas de science?
- Mercredi 13 novembre, Vincent Citot : Pensée philosophique et pensée scientifique : indifférence réciproque, cohabitation pluridisciplinaire ou engagement interdisciplinaire ?
- Jeudi 14 novembre, Camille Jaccard : Philosophie et histoire de la médecine : exemple d’une collaboration interdisciplinaire vers 1900 dans la théorisation des troubles du langage
- Vendredi 15 novembre, Romain Sauzet : La pluralité scientifique en action – Le cas du Labex Intelligence des Mondes Urbains
- Samedi 16 novembre, Natalie Depraz : Comment théoriser une pratique par l’élaboration de concepts. Le projet Equipe Rapide d’Intervention de Crise en psychiatrie
- Dimanche 17 novembre, Johanna Hawken : Les ateliers de philosophie pour enfants : une pratique innovante, au centre d’une collaboration interdisciplinaire entre philosophes, pédagogues et psychanalystes
Ma propre intervention n’a pas fait l’objet d’une transcription écrite, vu les éléments graphiques mobilisés et son format « table ronde » ; nous renvoyons à la vidéo en ligne dans ce cas en plus du résumé ci-dessus. Le double accès ouvert par l’écrit et la vidéo est une forme de diffusion originale qu’il revient à la liberté du lecteur d’explorer. De ce fait certains actes développent amplement leurs argumentations là où d’autres favorisent une approche succincte ; nous n’avons pas trouvé utile de niveler l’ensemble pour ces raisons mêmes. Rappelons enfin l’orientation vers la recherche de nouvelles pistes de nos travaux, qui ouvre les débats plus qu’elle ne les clôt : tous les retours et commentaires qui pourront contribuer utilement à faire avancer ces réflexions sont ainsi grandement sollicités.
Hadrien SIMON
[1] Ci-dessous nous faisons des renvois aux interventions filmées, sous la forme : initiales de l’intervenant + minute à laquelle nous faisons référence. Par exemple « SL2’ » renvoie à la deuxième minute de l’intervention de Stéphane Lleres.
[2] On notera simplement que la perspective historique de Camille Jaccard nous a semblé davantage répondre au final de ce second moment, et nous l’inclurons donc comme tel ci-dessous.
[3] Explicite chez Stéphane Lleres SL4’, 18’ à propos de la métaphysique comme science fondamentale, 24’; en trame de fond du propos de Vincent Citot; cf. aussi CJ29’; RS13’; ND2’
[4] Cf. J.-F. Lyotard, La condition postmoderne, Paris, Editions de Minuit, 1979, p. 67, référence rappelée également dans l’article de S.Lleres.
[5] La formule utilisée par Natalie Depraz nous semble explicite: « expliquer au non-philosophe ce qu’il est en train de faire sans le savoir », tout en affirmant que ce n’est pas ce qu’il (le philosophe) fait
[6] On notera à cet égard l’emploi par Natalie Depraz de techniques d’entretien issues de la psychologie (l’Entretien d’explicitation développée par le psychologue P.Vermersch, cf. ND18’), permettant de faire “revivre” ces situations aux acteurs.
[7] Cf. par exemple un écho avec l’intervention de Natalie Depraz ND9’ pour qui – dans l’expérience qu’elle rapporte – cela n’aurait pu être le cas.
[8] Mot créé pour « laboratoire d’excellence », un des programmes faisant partie de l’effort de valorisation de la recherche française, lors du Grand emprunt de 2010.
[9] Au-delà donc du simple souci terminologique d’offrir des concepts clarifiés, cf. RS5’, 19’, 20’. On précise que Romain Sauzet ayant rejoint ce projet depuis septembre 2012 seulement, il s’agit bien ici de ses objectifs. L’élément concernant les décideurs du projet a été donné lors d’échanges en marge de son intervention.
Merci pour ce bel article. Il est très intéressant de vous lire, vous qui êtes philosophe, car vous pointez très justement l’un des problèmes majeurs de cette discipline, celui qui consiste à se positionner comme mère fondatrice des sciences, ce qui n’est plus tenable aujourd’hui pour toutes les raisons que vous évoquez.
Je me souviendrais très longtemps d’un colloque organisé par mon UFR, lorsque j’étais agrégé répétiteur en physique à l’UPMC où un doctorant de philosophie s’etait insurgé contre la théorie de la relativité d’Einstein en convoquant Platon et Heidegger. Cette intervention à la fois pathétique et inappropriée donna un coup sévère à la philosophie ainsi qu’une très mauvaise image de cette discipline aux scientifiques (parfois rigides) présents ce jour-là. Cédric Villani dit d’ailleurs que « les philosophes connaissent très peu de mathématiques et de sciences en général et que cela les handicape ». Je me suis beaucoup intéressé à la philosophie des sciences et j’ai constaté que les philosophes sachant manipuler les sciences, au delà de la rhétorique philosophique sont assez peu nombreux. Je me souviens également d’avoir assisté à un colloque sur esprit et le cerveau où l’intervenant, un brillant agrégé de philosophie ne connaissait pas grand chose sur les sciences du cerveau. Alors que je lui posait une question, j’évoquais la cytoarchitectonie du SNC et il me dit comprendre qu’il ne comprenait pas de quoi je parlais. Pourtant, il n’hésitait pas à brandir, quelques minutes plus tôt en guise d’arguments, Broca et Wernicke pour donner de l’épaisseur à son développement.
J’espère que ce genre de tour de passe-passe n’est plus d’actualité et que les littéraires s’intéressent réellement aux sciences exactes. Comme l’écrivait Heisenberg, les philosophes de demain qui voudront faire de la « philosophie des sciences » devront commencer par étudier ce que sont les sciences exactes : physique, chimie, algèbre.
Bonjour Cédric et merci pour votre commentaire. Il me semble que ces expériences que vous partagez tendent à être moins radicales que par le passé. La critique philosophique de la relativité évoque bien entendu le débat stérile Bergson/Einstein, mais c’était il y a un siècle déjà. Le même mouvement s’est produit 50ans plus tard avec les sciences sociales(Sartre/Levi-Strauss).
Aujourd’hui les philosophes (d’après moi) sont conscients d’avoir perdu la place autrefois occupée, ce qui peut avoir pour conséquence 1/des réactions d’orgueil que vous évoquez (mais que je considère sans réelle portée sur le fond du débat) 2/un enfermement sur des thématiques réservées qui est certainement le pire. C’est cet enjeu je crois qui a motivé en grande partie cette journée d’études: comment retrouver, en tant que philosophe, une capacité d’ouverture à ce qui n’est pas philosophique? Il ne s’agit bien entendu pas de gommer les différences de méthodes; et la philosophie peut garder un rôle central (si ce n’est fondateur) selon moi si elle parvient à redéfinir ce qu’elle conçoit par ontologie.
N’hésitez pas à regarder les vidéos/actes ou poursuivre le commentaire.
Cordialités de l’organisateur
En quoi le philosophe a travers sa manière d’agir semble nous detourner du monde? besoin d’aide s’il vous plaît