Voeux pour 2016
Nous vous souhaitons à tous une excellente nouvelle année, pleine de réussite et de joie. Cette période de vœux est bien entendu l’occasion de jeter un œil dans le rétroviseur.
Année compliquée que 2015, parsemée de tragédies, de drames, d’attentats ; les événements les plus pénibles se sont multipliés.
Quel sens donner à ces événements ? Lorsque l’ensemble des informations qui nous parviennent semblent incompréhensibles, l’absurde et la résignation ne sont hélas pas loin. Après le choc vient le moment des comptes, des récits, des réactions. Soyons attentifs à ce qui se profile. Les contre-mesures érigées dans l’urgence peuvent parfois s’installer dans la durée, les réactions extrêmes devenir la norme.
Nous avons besoin de garder notre conscience et notre attention éveillées. Inutile de répéter que le monde d’aujourd’hui est complexe. Oui, il l’est. Mais a-t-il jamais été facile à comprendre ? Cette complexité est inhérente à notre capacité à nous poser des questions. Prenons garde à ne pas nous habituer à subir des événements, sans parvenir à leur donner un sens car cela nous conduirait à renoncer à notre capacité à interroger le cours des choses pour proposer une action politique commune.
C’est sans doute cette idée d’un bien commun s’exerçant politiquement qui s’échappe le plus. À la menace la principale réponse est la sécurité. Comme s’il agissait de combler les failles de notre société.
Nous avons besoin de la philosophie pour saisir le sens, pour comprendre ce que peut être la liberté, son usage, ses mauvais usages. Nous avons besoin de la philosophie pour saisir ce qui est important mais que l’on ne voit plus. Nous avons besoin de la philosophie pour concevoir un projet de société ouverte, un projet économique, politique, environnemental.
Sans réflexion, sans échange, sans argument, notre société n’est plus que l’ombre d’elle-même car l’attachement qui nous relie à nos valeurs n’est plus un consentement éclairé, mais rien de plus que la force de l’habitude. Or la force des événements marquants, c’est précisément de dissoudre cette habitude, cette familiarité. Et dans le choc, nous pourrions perdre l’ensemble de nos valeurs.
Les idées sont au cœur de nos sociétés, les bonnes comme les mauvaises. Seulement il faut accepter le dialogue et le débat pour réussir par l’argumentation à confronter les avis et les opinions.
Nous avons besoin d’un espace de discussion, nous avons besoin de la philosophie. C’est cette conviction d’avoir un rôle à jouer qui est au cœur de la revue.
Parce qu’elle est pluraliste, parce qu’elle est gratuite, parce qu’elle est accessible partout dans le monde, Implications Philosophiques participe à sa mesure d’un espace de réflexion ouvert à tous.
Vous avez été 1 million cette année à estimer que la philosophie était importante.
Merci à tous pour votre fidélité et votre confiance.
Thibaud Zuppinger (Directeur de la publication)