Newsletter #4 d’Implications Philosophiques – Mars 2024
LA NEWSLETTER D’IMPLICATIONS PHILOSOPHIQUES
Toute l’équipe d’Implications Philosophiques est heureuse de vous présenter sa quatrième newsletter !
Implications Philosophiques est une revue en ligne qui, depuis son lancement en 2009, a progressivement rassemblé autour de son projet éditorial un réseau inter-universitaire et interdisciplinaire de nombreux auteurs et auteures, des plus « juniors » aux plus expérimentés. Son ambition est de couvrir l’actualité philosophique par la production d’articles, la publication de recensions, de comptes-rendus d’ouvrages et la réalisation de son podcast.
Dans cette newsletter de mars 2024, et comme dans les suivantes, vous retrouverez notre édito, l’actualité de la revue, celle du podcast et aurez un avant-goût des publications à venir.
Bonne lecture !
En attendant que le soleil perce à nouveau à travers les nuages, Implications Philosophiques s’interroge sur la pluie en philosophie. Ce phénomène météorologique a souvent été associé à des symboles de renouveau, de purification et de régénération. Il évoque également un sentiment de mélancolie et de contemplation, invitant à l’introspection.
Des penseurs tels que Rousseau ont souligné l’interpénétration entre la nature et l’humain. Le sauvage de la « Septième Promenade » des Rêveries du promeneur solitaire pleure en effet avec la pluie : « Je ne médite, je ne rêve jamais plus délicieusement que quand je m’oublie moi-même. Je sens des extases, des ravissements inexprimables à me fondre pour ainsi dire dans le système des êtres, à m’identifier avec la nature entière » (129). Partant, le temps pluvieux peut influencer notre humeur et notre perception du monde.
D’autres philosophes tels que Schopenhauer considèrent quant à eux que la vie n’est faite que de pluie, et cette dernière se fait ainsi synonyme de pessimisme. Après la pluie ne viendrait pas le beau temps. Et vous, diriez-vous qu’après la pluie vient le beau temps ?
Madéni Claudel & Samantha Lemeunier
ACTUALITÉ DE LA REVUE
{ DERNIERS DOSSIERS }
Les méchants
Dossier coordonné par Yoann Malinge (chargé de recherches F.R.S.-FNRS à l’Institut Supérieur de Philosophie de l’Université catholique de Louvain), 31 octobre 2023.
- Yoann Malinge, « Les Méchants, de la fascination à la compréhension : Introduction », 16 novembre 2023.
- François Jost et Yoann Malinge, « A quelles conditions un personnage méchant peut-il être aimable ? Entretien avec François Jost », 16 novembre 2023.
- Andy Serin, « L’athée vertueux, le méchant homme : endroit et envers d’un paradoxe de Bayle », 14 novembre 2023.
- Etienne Besse, « Le méchant dans Le Bon, la Brute et le Truand, un film de Sergio Leone », 9 novembre 2023.
- Alexandre Couture-Mingheras, « L’obscur en soi : la non-dualité du principe », 7 novembre 2023.
- Pierre-Henri Castel et Yoann Malinge, « Une analytique du « pire que mal »: Entretien avec Pierre-Henri Castel sur son livre Pervers, analyse d’un concept », 3 novembre 2023.
- Yoann Malinge, « Agir méchamment pour être reconnu. Une compréhension relative des actes méchants », 31 octobre 2023.
Émergence
Dossier coordonné par Florian Forestier et Pauline Nadrigny. Ce dossier résulte d’une journée d’étude tenue le 13 octobre 2018 pour la parution française d’Emergence de Maurizio Ferraris, professeur de philosophie théorétique à l’Université de Turin et directeur du Centre interuniversitaire d’ontologie théorique et appliquée (CTAO). Celle-ci a été organisée par EXeCO, (Expérience et connaissance) composante du Centre de Philosophie Contemporaine de la Sorbonne, dirigée par Jocelyn Benoist et Pauline Nadrigny, qui interroge les différentes dimensions normatives associées au concept d’expérience et à ses usages, dans le cadre du Programme « Réalismes ».
- Pauline Nadrigny, « ‘Des champignons’ : Sur Émergence de Maurizio Ferraris », 5 février 2024.
- Iris Brouillaud, « Quelle place pour le langage dans le ‘nouveau réalisme’ ?», 2 février 2024.
- Florent Forestier, « Faut-il ‘ubériser’ la pensée de l’Émergence ? », 31 janvier 2024.
- Dominik Jarczewski, « Le réalisme conséquent : exige-t-il la mort du sujet ? La réponse de la part de l’épistémologie pragmatiste », 13 janvier 2024.
- Jeanne-Marie Roux, « Magie de la discontinuité. Quelques interrogations sur l’émergence », 12 janvier 2024.
- Jim Gabaret, « L’enregistrementalisme de Maurizio Ferraris est-il vraiment réaliste ? De l’importance de la séparation entre intentionnel et réel pour le réalisme, et de la raison morale du nouveau réalisme », 5 janvier 2024.
- Markus Gabriel, « Réflexions sur l’ontologie dans Émergence de Maurizio Ferraris », 2 janvier 2024.
- Jocelyn Benoist, « L’esprit d’un monde sans esprit », 29 décembre 2023.
- Maurizio Ferraris, « Réponses d’émergence », 25 décembre 2023.
- Florian Forestier et Pauline Nadrigny, « Emergence : Introduction », 20 décembre 2023.
{ DERNIERES RECENSIONS }
- Marco Dal Pozzolo, 29 janvier 2024 : Laurent Vidal, Les Hommes Lents. Résister à la modernité XVe-XXe siècle, Paris : Flammarion, 2020.
- Luz Ascarate, 23 janvier 2024 : Frédéric Jacquet, Vie et monde. Une philosophie de la naissance, Paris : Hermann, 2023.
{ DERNIERS COMPTES-RENDUS CRITIQUES }
- Nathanaël Colin-Jaeger, 16 février 2024 : Olivier Beaud, Le Pacte fédératif. Essai sur la constitution de la fédération et sur l’Union Européenne, Paris : Dalloz, Institut Villey, 2023.
- Marie Goupy, 25 janvier 2024 : Christophe Bouton, L’accélération de l’histoire. Des Lumières à l’Anthropocène, Paris : Seuil, 2022.
- Jean-Baptiste Le Bohec, 30 octobre 2023 : Pascal Engel, Les lois de l’esprit, Julien Benda ou la raison, Paris : Eliott éditions, coll. Réflexions faites, 2023.
- Guillaume St-Laurent, 16 octobre 2023 : Pierre-Alexandre Fradet, Le désir du réel dans la philosophie québécoise, Montréal : Groupe Nota bene, coll. Territoires philosophiques, 2022.
- Laurent Riou, 11 octobre 2023 : Baptiste Morizot, L’inexploré, Marseille : Wildproject, 2023.
ACTUALITÉ DU PODCAST
Adama Ouattara-Sanz, 21 février 2024 : Ep. 8. « Démocratie radicale, tradition radicale noire et métaphysique décoloniale, avec Adama Outtara-Sanz », produit et réalisé par Mathilde Escudero, Guillemette de Vaumas et Madéni Claudel.
Marie-Lou Reymondon et Guilhem Corot, 28 novembre 2023 : Ep. 7. « Philosophie féministe des sciences et objectivité », produit et réalisé par Mathilde Escudero, Guillemette de Vaumas et Madéni Claudel.
À VENIR
{ PROCHAINES RECENSIONS }
- Arnaud Miranda: Avishag Zafrani, Philosophie du souvenir : le temps et son double, 2023.
- Pierre Duval : Thomas Scanlon, Pourquoi s’opposer à l’inégalité ?, 2022.
{ PROCHAINS COMPTES-RENDUS CRITIQUES }
- Elise Tourte : Christine Leroy et Chiara Palermo (dir.), Pesanteur & portance, 2022.
- Marie-Lou Reymondon: Gloria Anzaldúa, Terres frontalières, La Frontera, La nouvelle mestiza, 2022.
- Circé Furtwängler : David Zapero, La forme de la règle. Kant, l’éthique et la subjectivité, 2022.
LE MOT DE LA FIN : « Le nuage » de Louise Ackermann
Levez les yeux ! C’est moi qui passe sur vos têtes,
Diaphane et léger, libre dans le ciel pur ;
L’aile ouverte, attendant le souffle des tempêtes,
Je plonge et nage en plein azur.
Comme un mirage errant, je flotte et je voyage.
Coloré par l’aurore et le soir tour à tour,
Miroir aérien, je reflète au passage
Les sourires changeants du jour.
Le soleil me rencontre au bout de sa carrière
Couché sur l’horizon dont j’enflamme le bord ;
Dans mes flancs transparents le roi de la lumière
Lance en fuyant ses flèches d’or.
Quand la lune, écartant son cortège d’étoiles,
Jette un regard pensif sur le monde endormi,
Devant son front glacé je fais courir mes voiles,
Ou je les soulève à demi.
On croirait voir au loin une flotte qui sombre,
Quand, d’un bond furieux fendant l’air ébranlé,
L’ouragan sur ma proue inaccessible et sombre
S’assied comme un pilote ailé.
Dans les champs de l’éther je livre des batailles ;
La ruine et la mort ne sont pour moi qu’un jeu.
Je me charge de grêle, et porte en mes entrailles
La foudre et ses hydres de feu.
Sur le sol altéré je m’épanche en ondées.
La terre rit ; je tiens sa vie entre mes mains.
C’est moi qui gonfle, au sein des terres fécondées,
L’épi qui nourrit les humains.
Où j’ai passé, soudain tout verdit, tout pullule ;
Le sillon que j’enivre enfante avec ardeur.
Je suis onde et je cours, je suis sève et circule,
Caché dans la source ou la fleur.
Un fleuve me recueille, il m’emporte, et je coule
Comme une veine au cœur des continents profonds.
Sur les longs pays plats ma nappe se déroule,
Ou s’engouffre à travers les monts.
Rien ne m’arrête plus ; dans mon élan rapide
J’obéis au courant, par le désir poussé,
Et je vole à mon but comme un grand trait liquide
Qu’un bras invisible a lancé.
Océan, ô mon père ! Ouvre ton sein, j’arrive !
Tes flots tumultueux m’ont déjà répondu ;
Ils accourent ; mon onde a reculé, craintive,
Devant leur accueil éperdu.
En ton lit mugissant ton amour nous rassemble.
Autour des noirs écueils ou sur le sable fin
Nous allons, confondus, recommencer ensemble
Nos fureurs et nos jeux sans fin.
Mais le soleil, baissant vers toi son œil splendide,
M’a découvert bientôt dans tes gouffres amers.
Son rayon tout puissant baise mon front limpide :
J’ai repris le chemin des airs !
Ainsi, jamais d’arrêt. L’immortelle matière
Un seul instant encor n’a pu se reposer.
La Nature ne fait, patiente ouvrière,
Que dissoudre et recomposer.
Tout se métamorphose entre ses mains actives ;
Partout le mouvement incessant et divers,
Dans le cercle éternel des formes fugitives,
Agitant l’immense univers.
Extrait du recueil Poésies philosophiques (1871) de Louise Ackermann
{ Facebook } { Instagram } { Twitter } { Youtube } { Spotify }