8 ans d’édition et de philosophie
La revue fête aujourd’hui son 8e anniversaire. Un anniversaire est toujours un moment un peu émouvant, propice à un retour nostalgique sur le chemin parcouru et les compagnons de route qui se sont éloignés de la revue, et à un regard furtif mais plein d’espoirs vers les années à venir, qui contiendront à n’en pas douter la réalisation des projets les plus excitants.
Entre ces deux approches, l’anniversaire de la revue est aussi l’occasion de relever un peu la tête du guidon. Au rythme de deux articles par semaine, de près de quatre ou cinq dossiers ou semaines thématiques par an, la rédaction de la revue et sa trentaine de collaborateur n’a finalement que peu de temps pour réaliser le travail accompli chaque jour.
Alors, profitons de cette date anniversaire pour réaliser qu’Implications philosophiques est une formidable aventure humaine, faites de rencontres, de défi intellectuel, de beaucoup de café aussi, et de quelques nuits blanches face à des mises à jour délicates ou des mises en ligne récalcitrantes.
Mais il y a plus encore, un projet commun qui marque l’identité de la revue : rester un lieu d’accueil pour les travaux de jeunes chercheurs. Combien d’articles ont été soumis à la revue avec leurs travers, leurs maladresses, leurs imprécisions ?
La relecture est un travail absolument essentiel pour la revue, mais qui s’opère dans la plus grande discrétion. Quand on lit un article, difficile de savoir si le relecteur a travaillé en étroite collaboration avec l’auteur pour améliorer un article fragile ou s’il s’est contenté de valider un article déjà de bonne facture. C’est pourtant un aspect essentiel de la revue qui se joue dans ce processus de relecture. Il s’agit d’un exercice d’humilité : se mettre à la place de l’auteur, respecter sa pensée et ne pas vouloir lui imposer son corpus, ses thèses… Comment évaluer un article selon des principes objectifs ?
Donner sa chance à des articles encore inaboutis, les voir grandir, s’étoffer, c’est ce qui donne sa richesse à la revue. C’est aussi un engagement secret du relecteur qui accepte de se compliquer la vie. Au fond, il suffit de cocher la case non-publiable, et l’article serait refusé. Pourquoi perdre plus de temps pour relire, reprendre, proposer non pas sa pensée, mais celle de l’auteur. Le relecteur accepte de faire ce travail, un travail qui restera secret, connu de quelques personnes au sein de la rédaction.
J’aimerais prendre le temps ici de remercier les relecteurs de la revue. Tous fournissent un travail consciencieux, bienveillant, exigeant et qui oblige à adopter une posture d’humilité pour se mettre au service de la pensée d’un autre. Chaque article publié contribue à son échelle à la liberté d’expression, à la diffusion de la pensée, de l’esprit critique. Ce ne sont que des flammes vacillantes, mais elles entretiennent et maintiennent un espace public où l’échange argumenté et la discussion sont préférés à la passion et à l’idéologie.
Chers lecteurs, dont vous êtes la raison d’être de la revue, depuis ce 27 février 2009, ayez donc une pensée pour le travail anonyme des deux relecteurs qui ont permis que l’article que vous lirez soit publié.
Merci pour votre fidélité, votre engagement et votre passion pour la philosophie.
Thibaud ZUPPINGER
(Directeur de la publication)